Page:Charles BONNET 1769 La Palingénésie philosophique ou Idées sur l'état passé et l'état futur des êtres vivans - tome 2.djvu/430

Cette page n’a pas encore été corrigée

Plus l’idée sensible que l’esprit acquiert d’un objet est vive, complette, & plus l’idée réfléchie qu’il s’en forme est distincte.

Nous concevons, sans peine, que nos sens actuels sont susceptibles d’un degré de perfection fort supérieur à celui que nous leur connoissons ici-bas, & qui nous étonne dans certains sujets. Nous pouvons même nous faire une idée assés nette de cet accroissement de perfection, par les effets prodigieux des instrumens d’optique & d’acoustique.

Qu’on se figure, comme moi, Aristote observant une mitte avec nos microscopes ou contemplant avec nos télescopes Jupiter & ses lunes : quels n’eussent point été sa surprise & son ravissement ! Quels ne seront donc point aussi les nôtres, lorsque revêtus de notre corps spirituel, nos sens auront acquis toute la perfection qu’ils pouvoient recevoir de l’auteur bienfaisant de notre être !

On imaginera, si l’on veut, que nos yeux réüniront alors les avantages des microscopes & des télescopes, & qu’ils se proportionneront éxactement à toutes les distances. Et