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Mais ; ces dogmes de la religion de l’envoyé, qui me paroissent, au premier coup-d’œil, si incompréhensibles, & même si opposés à ma raison, le sont-ils, en effet, autant qu’ils me le paroissent ? Des hommes, trop prévenus peut-être en faveur de leurs propres idées ou trop préoccupés de la pensée qu’il y a toujours du mérite à croire, & que ce mérite augmente en raison du nombre & de l’espèce des choses qu’on croit ; n’auroient-ils point mêlé de fausses interprêtations aux images emblêmatiques & aux paroles métaphoriques du fondateur & de ses premiers disciples ? N’auroient-ils point altéré & multiplié ainsi les dogmes ? Ne prens-je point ces interprêtations pour les dogmes mêmes ? Je vais à la source la plus pure de toute vérité dogmatique : j’étudie ce livre admirable qui fortifie & accroît mes espérances : je tâche de l’interprêter par lui-même, & non par les songes & les visions de certains commentateurs : je compare le texte au texte ; le dogme, au dogme ; chaqu’écrivain à lui-même ; tous les écrivains entr’eux, & tout cela aux principes les plus évidens de la raison : & après cet éxamen réfléchi, sérieux, impartial, longtems continué, souvent repris ; je