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Dieu eût renversé l’harmonie universelle, & qu’il m’eût placé sur un échellon plus élevé de l’échelle immense des êtres ? N’ai-je pas assés de lumières pour me conduire sûrement dans la route qui m’est tracée ; assés de motifs pour y affermir mes pas ; assés d’espérance pour animer mes efforts & m’exciter à remplir ma destinée ? La religion naturelle, cette religion, que je crois tenir des mains de ma raison, & dont elle se glorifie, la religion naturelle, ce systême qui me paroît si harmonique, si lié dans toutes ses parties, si essentiellement philosophique, combien a-t-elle de mystères impénétrables ! Combien la seule idée de l’être nécessaire, de l’être éxistant par-soi, renferme-t-elle d’abymes que l’archange même ne peut sonder ! & sans remonter jusqu’à ce premier être qui engloutit comme un gouffre, toutes les conceptions des intelligences créées, mon ame elle-même, cette ame dont la religion naturelle m’enseigne l’immortalité, que de questions interminables ne m’offre-t-elle point ! Etc.