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Enfin ; attaquerai-je la religion de l’envoyé par ses dogmes ? Argumenterai-je de ses mystères, de leur incompréhensibilité, de leur opposition, au moins apparente, avec la raison ?

Mais ; quel droit aurois-je de prétendre, que tout soit lumière dans la nature & dans la grace ? Combien la nature a-t-elle de mystères que je ne puis percer ! Combien m’en suis-je occupé dans les parties XII & XIII de cet ouvrage ! Combien le catalogue que j’en dressois, est-il incomplet ! Combien me seroit-il facile de l’étendre, si je le voulois ! Serois-je bien fondé après cela à m’étonner de l’obscurité qui enveloppe certains dogmes de la religion ?

Cette obscurité elle-même n’emprunte-t-elle pas de nouvelles ombres de celle qui couvre certains mystères de la nature ? Seroit-il bien philosophique de me plaindre que Dieu ne m’aît pas donné les yeux & l’intelligence d’un ange pour voir jusqu’au fond dans les secrets de la nature & dans ceux de la grace ? Voudrois-je donc que pour satisfaire à mon impertinente curiosité,