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Objecterai-je que la doctrine de l’envoyé n’est point favorable au patriotisme, & qu’elle n’est propre qu’à faire des esclaves ?

Ne serois-je pas démenti sur le champ par l’histoire fidèle de son établissement & de ses progrès ? Étoit-il des sujets plus soumis, des citoyens plus vertueux, des ames plus généreuses, des soldats plus intrépides que ces hommes nouveaux répandus par-tout dans l’état, persécutés par-tout, toujours humains, toujours bienfaisants, toujours fidèles au prince & à ses ministres ?

Si la source la plus pure de la grandeur d’ame est dans le sentiment vif & profond de la noblesse de son être, quelle ne sera pas la grandeur d’ame & l’élévation des pensées d’un être dont les vues ne sont point renfermées dans les limites du tems !

Répéterai-je que de véritables disciples de l’envoyé ne formeroient pas un état qui pût subsister ? Pourquoi non, répond un vrai