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il auroit fallu que tous ces individus eussent été jettés dans le même moule ; que la terre eût été éclairée & échauffée par-tout également ; que ses productions eussent été les mêmes par-tout ; qu’elle n’eût point eu de montagnes, de vallées, etc. Etc. Je ne finirois point si je voulois épuiser tout cela.

Combien de pareilles difficultés, qui saisissent d’abord un esprit peu pénétrant, & dont il verroit sortir une foule d’absurdités, s’il étoit capable de les analyser ! L’esprit se tient volontiers à la surface des choses ; il n’aime pas à les creuser, parce qu’il redoute le travail & la peine.

Quelquefois il redoute plus encore ; la vérité.

Si donc l’état des choses ne comportoit point, que tous les hommes participassent aux mêmes dons, & à la même mesure de dons ; pourquoi m’étonnerois-je qu’ils n’ayent pas tous la même croyance ? Combien la croyance elle-même est-elle liée à l’ensemble des circonstances physiques & des circonstances morales !

Mais ; cette religion sainte, qui me