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globe, & je vois avec étonnement, que cette lumière celeste n’éclaire qu’une petite partie de la terre, & que tout le reste est couvert d’épaisses ténébres. & encore dans les portions éclairées, combien découvre-je de taches !

Cette difficulté ne me paroît pas considérable.

Si cette doctrine de vie doit durer autant que l’état présent de notre globe, que sont dix-sept siècles rélativement à la durée totale ? Peut-être dix-sept jours ; peut-être dix-sept heures, & moins encore.

Jugerai-je de la durée de cette religion, comme de celle des empires ? Tout empire est comme l’herbe, & toute la gloire des empires comme la fleur de l’herbe ; l’herbe séche, sa fleur tombe, mais la religion du seigneur demeure : elle survivra à tous les empires : son chef doit régner, jusques à ce que Dieu aît mis tous ses ennemis sous ses pieds. Le dernier ennemi qui sera détruit, c’est la mort.

J’éxamine de plus près la difficulté, & je m’apperçois, qu’elle revient précisément à celle que je pourrois élever sur la distribution si inégale de tous les dons & de tous les