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L’homme n’habite que dans les parvis les plus extérieurs de ce temple où il adore le grand-être.

Il ne lui est point permis de pénétrer dans le sanctuaire, bien moins encore dans le saint des saints. Que sont néanmoins les beautés que renferment les parvis, en comparaison de celles qui éclatent de toutes parts dans le sanctuaire & sur-tout dans le saint des saints ! Je puis dire, avec vérité, que l’homme est à l’égard de ces parties si cachées de la création terrestre, ce que les animaux sont à l’égard des parties qu’il lui est permis de contempler.

Quoi donc ! Il n’y auroit point de spectateur pour contempler les plus belles parties de la création terrestre, pour en admirer la magnifique ordonnance, pour en étudier les rapports divers, en saisir l’ensemble, la progression, la convergence, & s’élever par cette échelle de merveilles jusqu’au thrône de celui qui est ?

Assurément notre monde a été fait principalement pour des intelligences, d’un ordre très élevé, & dont les facultés sublimes peuvent en embrasser l’oeconomie entière, et