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que notre contemplateur admiroit, & qui élevoient son ame à la source éternelle de toute perfection.

Les animaux dans lesquels le sentiment est le plus développé, jouissent, il est vrai, du bienfait de la création ; mais, ils ne peuvent réfléchir sur ce bienfait & remonter à l’auteur du bienfait. Toute la nature est un temple, & il n’y a plus d’adorateur dans ce temple : les animaux, comme les plantes, n’en sont que de purs ornemens ; la divinité y est sans cesse présente, & il n’y a plus de sacrificateur qui lui porte les hommages de toutes les créatures.

Rétablissons l’harmonie terrestre ; restituons à la chaîne son maître chaînon ; rendons l’homme à notre monde, & il s’y trouvera des yeux pour en contempler les beautés, un cœur pour les sentir, & une bouche pour les célébrer.

Mais ; ces beautés que l’homme peut contempler, & qu’il contemple dans les sentimens profonds d’admiration, de respect & de gratitude qu’elles lui inspirent, ne sont que la plus petite partie de celles que notre monde renferme.