Page:Charles BONNET 1769 La Palingénésie philosophique ou Idées sur l'état passé et l'état futur des êtres vivans - tome 2.djvu/378

Cette page n’a pas encore été corrigée

n’ai découvert qu’une mauvaise superstition portée à l’excès.

Ici, le magistrat ne voit plus comme l’historien ; mauvaise superstition : c’est que ce ne sont plus des faits, des mœurs, que le magistrat voit ; c’est une doctrine ; & pour être bien vue, cette doctrine demandoit des yeux plus éxercés dans ce genre d’observation. Je fais d’ailleurs beaucoup d’attention à l’heureuse opposition qui se rencontre ici entre les deux écrivains : elle me paroît concourir, comme le reste, à mettre la vérité dans tout son jour.

Ce n’est point comme un partisan secret de la nouvelle secte, que le magistrat en juge ; c’est au travers de tous ses préjugés de naissance, d’éducation, de philosophie, de politique, de religion, etc. J’aime à apprendre de lui cette infléxible obstination : quel est donc le sujet d’une obstination qui résiste à la force des tourmens ? Seroit-ce quelqu’opinion particulière ? Non ; ce sont des faits, & des faits dont tous les sens ont pu juger.

La société naissante se fortifie de jour en jour ; elle s’étend de proche en proche, & par-tout où elle s’établit, je vois la corruption,