au sein de la corruption & du fanatisme, une société dont le principe est l’amour des hommes ; la fin, leur bonheur ; le mobile, l’approbation du souverain juge ; l’espérance, la vie éternelle ?
M’abuserois-je ? Le premier historien de cette société en auroit-il éxagéré les vertus, les mœurs, les actions ? Mais ; les hommes dont il parloit n’avoient guéres tardé à se faire connoître dans le monde : ils étoient environnés, pressés, observés, persécutés par une foule d’ennemis & d’envieux ; & si l’adversité manifeste le caractère des hommes, je dois convenir, que jamais hommes ne purent être mieux connus que ceux-ci. Si donc leur historien avoit éxagéré ou déguisé les faits, est-il à croire, qu’il n’eût point été relevé par des contemporains soupçonneux, vigilans, prévenus, & qui n’étoient point animés du même intérêt ?
Au moins ne pourrai-je suspecter avec fondement, le témoignage que je lis dans cette fameuse lettre d’un magistrat également éclairé
