Peu de temps après la mort de l’envoyé, je vois se former dans un coin obscur de la terre, une société dont les sages du paganisme n’avoient pas même entrevu la possibilité.
Cette société n’est presque composée que de Socrates & d’épictetes. Tous ces membres sont unis étroitement par les liens de l’amour fraternel & de la bienveuillance la plus pure & la plus agissante. Ils n’ont tous qu’un même esprit, & cet esprit est celui de leur fondateur. Tous adorent le grand être en esprit & en vérité, & la religion de tous consiste à visiter les orphelins & les veuves dans leurs afflictions, & à se préserver des impuretés du siécle… ils prennent leurs repas avec joye & simplicité de cœur… il n’est point de pauvres parmi eux, parce que sous ceux qui possédent des fonds de terre ou des maisons les vendent & en apportent le prix aux conducteurs de la société. En un mot ; je ois contempler un nouveau paradis terrestre ; mais dont tous les arbres sont des arbres de vie.
Quelle est donc la cause secrete d’un si grand phénomène moral ? Par quel prodige inconnu à tous les siècles qui ont précédé, vois-je naître
