Page:Charles BONNET 1769 La Palingénésie philosophique ou Idées sur l'état passé et l'état futur des êtres vivans - tome 2.djvu/373

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vues, cette grandeur de courage qui rendent l’ame supérieure à tous les événemens, parce qu’elles la rendent supérieure à elle-même : cette constance dans le vrai & le bien que rien ne peut ébranler, parce que ce vrai & ce bien ne tiennent pas à l’opinion, mais qu’ils reposent sur une démonstration d’esprit & de puissance : cette juste appréciation des choses… mais ; combien de tels hommes sont-ils au-dessus de mes foibles éloges ! Ils se sont peints eux-mêmes dans leurs écrits : c’est là qu’ils veulent être contemplés ; & quel parallèle pourrois-je faire entre les éléves de la sagesse divine & ceux de la sagesse humaine ?

Ces sages du paganisme, qui disoient de si belles choses, & qui en faisoient tant penser aux adeptes, avoient-ils enlevé au peuple un seul de ses préjugés & abbattu la moindre idole ?

Socrate, que je nommerois l’instituteur de la morale naturelle, & qui fut dans le paganisme le premier martyr de la raison ; le prodigieux Socrate avoit-il changé le culte d’Athènes, & opéré la plus légére révolution dans les mœurs de son pays ?