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de parcourir les écrits des plus fameux docteurs, de cette fanatique & orgueilleuse synagogue, & si je compare ces écrits à ceux de ces hommes qu’elle persécutoit avec tant de fureur, parce que leurs vertus l’affligeoient & l’irritoient. Quels monstrueux amas de rêves & de visions ! Que d’absurdités entassées sur d’autres absurdités ! Quel abus de l’interprêtation ! Quel étrange oubli de la raison !

Quelles insultes au bon-sens ! Etc. Je tente de fouiller dans ce marais ; sa profondeur m’étonne ; je fouille encore, & j’en tire un livre précieux tout défiguré, & que j’ai peine à reconnoître.

Je me tourne ensuite vers les sages du paganisme : j’ouvre les écrits immortels d’un Platon, d’un Xenophon, d’un Ciceron, etc. & mes yeux sont réjouïs par ces premiers traits de l’aurore de la raison. Mais ; que ces traits sont foibles, mélangés, incertains ! Que de nuages ils ont à percer ! La nuit finit à peine ; le jour n’a pas commencé ; l’orient d’enhaut n’a pas paru encore ; mais, les sages espérent son lever, & l’attendent.