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si l’emboîtement est la loi de la nature ; pouvons-nous dire que nous soyons faits pour contempler à découvert ces divers ordres d’infinis, toujours décroissans, abîmés les uns dans les autres, & qu’un développement, plus ou moins lent, tend continuellement à rapprocher des frontières du monde visible ? Sçavons-nous comment s’opèrent les premiers accroîssemens de ces points vivans, & quelle est la progression que suivent ces accroîssemens dans les différens ordres de ces points organiques ?

Je m’arrête : j’en ai dit assés pour le but que je m’étois proposé : maintenant, je prie mon lecteur de peser toutes ces réfléxions, d’analyser toutes ces questions autant qu’il en sera capable, & de me dire après cela, s’il est probable que ce monde ait été fait principalement pour nous ? Je veux néanmoins supposer pour quelques momens, que nous sommes les principaux objets de la création terrestre. Dans cette supposition, retranchons l’homme de dessus la terre : il n’y a plus de contemplateur des œuvres du tout-puissant : c’est en vain que les trois règnes étalent ces trésors de sagesse & de bonté