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considération toute philosophique de la satisfaction attachée à la pratique du bien, seroit-elle une doctrine assés universelle, assés efficace ? Le plaisir attaché à la perfection intellectuelle & morale, seroit-il bien fait pour être senti par toutes les ames ? Ce plaisir si délicat, si pur, si angelique suffiroit-il dans tous les cas, & principalement dans ceux où les passions & les appetits tyrannisent ou sollicitent l’ame si puissamment ?

Que dis-je ! L’homme est-il un ange ? Son corps est-il d’une substance éthérée ? La chair & le sang n’entrent-ils point dans sa composition ? Celui qui a fait l’homme connoissoit mieux ce qu’il lui falloit, que le philosophe trop épris d’une perfection imaginaire. L’auteur de toute vraye perfection a approprié à la plus importante fin des moyens plus sûrs & plus agissans : il a assorti ses préceptes à la nature & aux besoins de cet être-mixte qu’il vouloit exciter & retenir. « Il a parlé au sage par la voix de la sagesse ; … etc. »