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familières les vérités les plus transcendantes.

Seigneur n’avés-vous pas semé du bon grain dans votre champ ? D’où vient donc qu’il y a de l’yvraie ?… voulés-vous que nous allions la cueillir ? Non, dit-il ; de peur qu’en cueillant l’yvraie, vous n’arrachiés aussi le bon grain. Laissés croître l’un & l’autre jusqu’à la moisson ; & au tems de la moisson, je dirai aux moissonneurs ; cueillés premièrement l’yvraie & liés-la en bottes ; … mais amassés le bon grain dans mon grenier. Des ignorans en agriculture voudroient dévancer la saison, & nettoyer le champ avant le tems. Ils ne le voudroient plus, s’il leur étoit permis de lire dans le grand livre du maître du champ.

Si l’amour de soi-même est le principe universel des actions de l’homme ; si l’homme ne peut jamais être dirigé plus sûrement au bien, que par l’espoir des récompenses ou par la crainte des peines ; si une doctrine celeste doit étayer la morale de motifs capables d’influer sur des hommes de tout ordre ; une telle doctrine annoncera, sans doute, au genre-humain un état futur de bonheur ou de malheur