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envoyé l’empreinte indélébile de cette sagesse adorable.

Je médite profondément ce grand sujet : je commence par me tracer à moi-même les caractères que cette doctrine devroit avoir, pour me paroître conforme aux lumières les plus pures de la raison, & pour ajouter à ces lumières ce que les besoins de l’humanité éxigeoient, & qu’elles ne peuvent fournir.

Je ne puis disconvenir, que l’homme ne soit un être sociable, & que plusieurs de ses principales facultés n’ayent pour objet direct l’état de société. Le don seul de la parole suffiroit pour m’en convaincre. La doctrine d’un envoyé celeste devroit donc reposer essentiellement sur les grands principes de la sociabilité. Elle devroit tendre le plus directement à perfectionner & à ennoblir tous les sentimens naturels qui lient l’homme à ses semblables : elle devroit multiplier & prolonger à l’indéfini les cordages de l’humanité : elle devroit présenter à l’homme l’amour de ses semblables, comme la source la plus féconde et