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petits ? Que dis-je ! Connoissons-nous les proportions sous lesquelles ces petits éxistoient, lors que l’animalcule lui-même ne faisoit que de naître ? & que sera-ce encore que cette petitesse déjà si prodigieuse, quand nous voudrons remonter plus haut dans l’origine de cette espèce d’animalcules ! N’oublions point sur-tout qu’elle tient encore au monde visible, puisque nous pouvons au moins l’appercevoir à l’aide de nos meilleurs microscopes : que penserons-nous donc de ces espèces, incomparablement plus dégradées, & à l’égard desquelles, celle-ci est une baleine ?

Ces réfléxions me rappellent fortement à ces germes, dont tous les êtres organisés tirent leur origine, & qui composent la partie la plus considérable de ce monde d’infiniment petits, qui ne peut être apperçu que par les yeux de la raison. Si les faits les mieux constatés ; si les raisonnemens les plus logiques, concourent à établir une préformation organique ; il faut que les êtres vivans ayent éxisté dès le commencement des choses ; ou il faudroit dire, qu’il y a eu un tems dans lequel rien d’organisé n’étoit, & qu’il est venu un