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Je fais ici une réfléxion qui me frappe : quand il seroit possible que je conçusse quelque doute raisonnable sur l’authenticité des écrits historiques des témoins ; quand je fonderois ces doutes sur ce que ces écrits n’ont été adressés à aucune société particulière chargée spécialement de les conserver ; je ne pourrois du moins former le moindre doute légitime sur ces épîtres adressées par les témoins à des sociétés particulières & nombreuses, qu’ils avoient eux-mêmes fondées & gouvernées. Combien ces sociétés étoient-elles intéressées à conserver précieusement ces lettres de leurs propres fondateurs ! Je lis donc ces lettres avec toute l’attention qu’elles méritent, & je vois qu’elles supposent par-tout les faits miraculeux contenus dans les écrits historiques, & qu’elles y renvoyent fréquemment, comme à la base inébranlable de la croyance & de la doctrine.

Si le législateur de la nature ne s’étoit point borné à adresser au genre-humain ce langage de signes, qui affectoit principalement les sens ; s’il lui avoit encore annoncé de fort loin en divers tems & en diverses manières