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instrumens les plus parfaits. Si on supposoit, que l’animalcule 27 millions de fois plus petit qu’un ciron, est le dernier terme de notre vuë microscopique, je dirois, qu’ici seroient les limites du monde visible. Mais ; où est le philosophe qui ne conçoive très-bien, que cet animalcule peut être une baleine pour beaucoup de ces êtres qui habitent le monde des invisibles ?

Je ne veux pas néanmoins écraser l’imagination sous le poids immense de cette sorte d’infini : je ne veux que persuader à la raison, des choses qui sont faites uniquement pour elle. Pouvons-nous dire que nous connoissions l’animalcule dont il s’agit ? Nous sçavons qu’il éxiste ; nous avons apperçu quelques-uns de ses mouvemens ; ils nous ont paru spontanés, & c’est à quoi se réduit toute notre connoissance. Mais ; nous a-t-il été donné de découvrir les divers ressorts qui font mouvoir cet atome vivant ? Pouvons-nous percer dans les abîmes de son organisation ; contempler à nud le systême entier de ses vaisseaux, de ses nerfs, de ses viscères, etc. ? Cet animalcule se propage : pouvons-nous assigner au juste le rapport de sa grandeur à celle de ses