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les siècles & de tous les lieux ou qu’elle eût prévenu les guerres, les incendies, les inondations, & en général toutes les révolutions qui ont fait périr les écrits originaux des témoins.

Mais ; cette intervention extraordinaire n’auroit-elle pas été un miracle perpétuel, & un miracle perpétuel auroit-il bien été un miracle ? Une pareille intervention auroit-elle été dans l’ordre de la sagesse ? Si les moyens naturels ont pu suffire à conserver dans son intégrité primitive l’ensemble de cette déposition précieuse ; serois-je bien philosophe de requérir un miracle perpétuel pour prévenir la substitution, la transposition ou l’omission de quelques mots ? Autant vaudroit que j’éxigeasse un miracle perpétuel pour prévenir les erreurs de chaqu’individu en matière de croyance, etc.

Je rougis de mon objection ; je confesse que mes désirs étoient insensés. Ce qui les excuse à mes propres yeux, c’est que je les formois dans la simplicité d’un cœur honnête, qui cherchoit sincèrement le vrai, & qui ne l’avoit pas d’abord apperçu.