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Mais ; un livre destiné par la sagesse à accroître les lumières de la raison, & à donner au genre-humain les assurances les plus positives d’un bonheur à venir ; n’auroit-il pas dû être préservé par cette sagesse de toute espèce d’altération ? & s’il en eut été préservé cela même n’auroit-il pas été la preuve la plus démonstrative que le législateur avoit parlé ?

Je me livre sans reserve aux objections : je poursuis la vérité : je ne cherche qu’elle, & je crains toujours de prendre l’ombre pour le corps. Que voudrois-je donc à cette heure ?

Je voudrois que la providence fût intervenue miraculeusement pour préserver de toute altération ce livre précieux, qu’elle paroît avoir abandonné, comme tous les autres, à l’influence dangereuse des causes secondes.

Je ne démêle pas bien encore ce que je voudrois. J’entrevois en gros le besoin d’une intervention extraordinaire propre à conserver la déposition dans sa pureté natale. Je désirerois donc que la providence eût inspiré ou dirigé extraordinairement tous les copistes, tous les traducteurs, tous les libraires de tous