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Nous voyons très bien, que cet épiderme est composé de couches à peu près parallèles, de différens grains, tantôt horizontales, & tantôt plus ou moins inclinées à l’horizon. Nous parvenons assés facilement à dénombrer celles de ces couches qui sont à notre portée, à les caractériser, à les mesurer, à décrire, au moins de gros en gros, les diverses productions qu’elles renferment, à assigner l’origine de quelques-unes : mais ; est-ce là connoître l’épiderme de notre globe ? Découvrons-nous tout cet épiderme ? Ce que nous en découvrons n’est au plus que la première pellicule, qui est formée de ces couches que nous décrivons & que nous dénombrons avec tant de complaisance & de détail.

Sçavons-nous néanmoins, comment ces diverses couches ont été formées ? Sommes-nous en état d’assigner précisément les tems, la manière, les progrès & toutes les circonstances de leur formation ? Sommes-nous parvenus à nous démontrer à nous-mêmes la véritable origine de ces grands amas de coquillages & d’autres corps marins, qu’on rencontre si fréquemment dans ces couches ? Avons-nous sur ces objets intéressans plus que des conjectures ?