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vérité ; mais, il ne m’est point permis de manquer de bonne foi, parce que la vraye philosophie est absolument incompatible avec la mauvaise foi, & qu’on est philosophe par le cœur beaucoup plus encore que par la tête.

Si dans l’éxamen critique de quelqu’auteur que ce soit, je me conduis toujours par les règles les plus sûres & les plus communes de l’interprêtation ; si une de ces règles me prescrit de juger sur l’ensemble des choses ; si une autre règle m’enseigne, que de légères difficultés ne peuvent jamais infirmer cet ensemble, quand d’ailleurs il porte avec lui les caractères les plus essentiels de la vérité ou du moins de la probabilité ; pourquoi refuserois-je d’appliquer ces règles à l’éxamen de la déposition qui m’occupe, & pourquoi ne jugerois-je pas aussi de cette déposition par son ensemble ?

Ces oppositions apparentes elles-mêmes, ces espèces d’antinomies, ces difficultés de divers genres, ne m’indiquent-elles pas d’une manière assés claire, que les auteurs des différentes pièces de la déposition ne se sont pas copiés les uns les autres, & que chacun d’eux a rapporté ce qu’il tenoit du témoignage de ses