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de sçavoir ce que Dieu auroit pu faire ; mais, qu’elle git uniquement à sçavoir ce qu’il a fait. C’étoit à l’homme intelligent, à l’homme moral, que Dieu vouloit parler : il ne vouloit pas le forcer à croire, & laisser ainsi l’intelligence sans éxercice. Il s’agit donc uniquement de m’assurer, si la résurrection de l’envoyé a été accompagnée de circonstances assés décisives, précédée & suivie de faits assés frappans pour convaincre l’homme raisonnable de la mission extraordinaire de l’envoyé. Or, quand je rapproche toutes les circonstances & tous les faits ; quand je les pèse à la balance de ma raison, je ne puis me dissimuler à moi-même, que Dieu n’aît fait tout ce qui étoit suffisant pour donner à l’homme raisonnable cette certitude morale qui lui manquoit, qu’il désiroit avec ardeur, & qui étoit si bien assortie à sa condition présente.

Je reconnoîtrois encore, que mon objection sur le défaut de publicité de la résurrection de l’envoyé, envelopperoit une grande absurdité ; puisqu’en développant cette objection j’appercevrois aussi-tôt que chaqu’individu de