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les magistrats auroient-ils eu à redouter un peuple prévenu si fortement & depuis si longtems en leur faveur, s’ils avoient pu lui prouver par des procédures légales & publiques, que la guérison de l’aveugle-né, la résurrection de Lazare, la guérison du boiteux, le don des langues, etc. N’étoient que de pures supercheries ? Combien leur avoit-il été facile de prendre des informations sur de pareils faits ! Combien leur étoit-il aisé en particulier, de prouver rigoureusement que les témoins ne parloient que leur langue maternelle ! Comment encore les magistrats auroient-ils eu à craindre le peuple, s’ils avoient pu lui démontrer juridiquement, que les disciples avoient enlevé le corps de leur maître ? & ceci étoit-il plus difficile à constater que le reste ? Etc.

Puis-je douter à présent de l’extrême improbabilité de la première hypothèse ou de celle qui suppose un enlèvement ? Puis-je raisonnablement refuser de convenir, que la seconde hypothèse a, au moins, un degré de probabilité égal à celui de quelque fait historique que ce soit, pris dans l’histoire du même siécle ou des siécles qui l’ont suivi immédiatement ?