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les dimensions, le lieu, les mouvemens, & sur lequel nous faisons tant & de si belles recherches ; ce globe, dis-je, dont nous modifions la surface de mille & mille manières, & que nous croyons bonnement être fait tout exprès pour nous, le connoissons-nous mieux que ses principales productions ? Avons-nous percé jusques dans ses entrailles ? Nous sommes-nous promenés autour de son centre ? Avons-nous pénétré dans ce centre même ?

Pouvons-nous dire ce qu’il renferme ? Sçavons-nous où réside ce fond permanent de chaleur, inhérent à la terre, indépendant de l’action du soleil, & qui prévient l’engourdissement général ? Nous sommes-nous introduits dans les laboratoires de la nature ? L’avons-nous surprise dans le travail ?

Avons-nous découvert comment elle forme les métaux, les minéraux, les pierres précieuses ?

Sçavons-nous comment elle prépare ces matières inflammables, dont l’embrasement plus ou moins subit, ébranle presque en un instant de si grands continens ? Toutes ces choses & une infinité d’autres qui en sont des dépendances naturelles, demeurent ensevelies pour nous dans une nuit impénétrable, & à peine connoissons-nous l’épiderme de notre globe.