Page:Charles BONNET 1769 La Palingénésie philosophique ou Idées sur l'état passé et l'état futur des êtres vivans - tome 2.djvu/301

Cette page n’a pas encore été corrigée

Il me suffiroit de connoître la patrie des témoins, pour sçavoir, en général, leurs opinions, leurs préjugés. Je n’ignore pas que leur nation fait profession d’attendre un libérateur temporel, & qu’il est le plus cher objet des vœux & des espérances de cette nation.

Les témoins attendent donc aussi ce libérateur ; & je trouve dans leurs écrits une multitude de traits qui me le confirment, & qui me prouvent qu’ils sont persuadés, que celui, qu’ils nomment leur maître, doit être ce libérateur temporel. En vain ce maître tâche-t-il de spiritualiser leurs idées ; ils ne parviennent point à dépouiller le préjugé national, dont ils sont si fortement imbus.

Nous espérions que ce seroit lui qui délivreroit notre nation.

Ces hommes dont les idées ne s’élévent pas au dessus des choses sensibles, sont d’une simplicité & d’une timidité qu’ils ne dissimulent point eux-mêmes. À tout moment ils se méprennent sur le sens des discours de leur maître, & lorsqu’il est saisi, ils s’enfuyent.

Le plus zélé d’entr’eux nie par trois fois et