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partagent là-dessus. Ils le conduisent aux docteurs : ceux-ci l’interrogent, & lui demandent comment il a reçu la vuë ? Il m’a mis de la bouë sur les yeux, leur répond-il ; je me suis lavé & je vois.

Les docteurs ne se pressent point de croire le fait. Ils doutent & se divisent. Ils veulent fixer leurs doutes, & soupçonnans que cet homme n’avoit pas été aveugle, ils font venir son père & sa mère. Est-ce là votre fils, que vous dites être né aveugle, leur demandent-ils ? Comment donc voit-il maintenant ? Le père & la mère répondent ; nous sçavons que c’est là notre fils, & qu’il est né aveugle ; mais nous ne sçavons comment il voit maintenant. Nous ne sçavons pas non plus qui lui a ouvert les yeux. Il a assés d’âge, interrogés-le ; il parlera lui-même sur ce qui le regarde.

Les docteurs interrogent donc de nouveau cet homme, qui avoit été aveugle de naissance : ils le font venir pour la seconde fois par devant eux, & lui disent : donne gloire à Dieu : nous sçavons que celui que tu dis qui t’a ouvert les yeux, est un méchant homme. Si c’est un