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les pièces sont si étroitement enchaînées entr’elles, que l’ignorance absoluë sur la plus petite pièce, doit nécessairement répandre de l’obscurité sur tout le systême. Par une conséquence naturelle de ce principe ; si nous connoissions à fond comment est faite une simple fibre ; comment cette fibre se nourrit ; comment elle s’assimile ou s’incorpore les molécules alimentaires ; comment elle croît par cette incorporation ; si, dis-je, nous possédions à fond cela, nous connoitrions, comment le corps entier se nourrit, croît ou végète, & nous résoudrions facilement une foule de problêmes anatomiques.

C’est ainsi, que l’obscurité impénétrable, qui enveloppe les élémens des corps, se répand sur toute la nature, & ne nous la laisse voir que comme une grande énigme, dont les philosophes cherchent vainement le mot depuis trois mille ans.

Et que dirai-je du plus profond de tous les mystères que renferme la création terrestre, l’union de l’ame & du corps ! Que sçavons-nous de certain sur cette union si étonnante ?