Page:Charles BONNET 1769 La Palingénésie philosophique ou Idées sur l'état passé et l'état futur des êtres vivans - tome 2.djvu/276

Cette page n’a pas encore été corrigée

de dire qu’il veut, & que la chose est : mais ; il m’est aisé de juger, que ce sublime ne se trouve là, que parce que, la chose elle-même est d’un genre extraordinaire, & que l’écrivain l’a rendue comme il la voyoit ; c’est-à-dire, comme elle étoit, & n’a rendu qu’elle.

Non seulement ces écrivains me paroissent de la plus parfaite ingénuité, & ne dissimuler pas même leurs propres foiblesses ; mais, ce qui me surprend bien davantage, c’est qu’ils ne dissimulent point non plus certaines circonstances de la vie & des souffrances de leur maître, qui ne tendent point à relever sa gloire aux yeux du monde. S’ils les avoient tuës, on ne les auroit assurément pas dévinées, & les adversaires n’auroient pu en tirer aucun avantage. Ils les ont dites, & même assés en détail : je suis donc obligé de convenir, qu’ils ne se proposoient dans leurs écrits, que de rendre témoignage à la vérité.

Seroit-il possible, me dis-je toujours à moi-même, que ces pêcheurs qui passent pour faire d’aussi grandes choses que leur maître ; qui disent au boiteux lève-toi & marche & il marche,