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de l’humilité des écrivains, & de cet oubli singulier & perpétuel d’eux-mêmes, qui ne leur permet jamais de mêler leurs propres réfléxions ni même le moindre éloge au récit des actions de leur maître.

Quand je vois ces écrivains raconter avec tant de simplicité & de sens froid les plus grandes choses ; ne chercher jamais à étonner les esprits ; chercher toujours à les éclairer & à les convaincre ; je ne puis m’empêcher de reconnoître, que le but de ces écrivains est uniquement d’attester au genre-humain une vérité, qu’ils jugent la plus importante pour son bonheur.

Comme ils me paroissent n’être pleins que de cette vérité, & ne l’être point du tout de leur propre individu ; je ne suis point surpris qu’ils ne voyent qu’elle ; qu’ils ne veuillent montrer qu’elle, & qu’ils ne songent point à l’embellir. Ils disent donc tout simplement ; le lépreux étendit sa main, & elle devint saine : le malade prit son lit & se mit à marcher.

J’apperçois bien là du vrai sublime : car lorsqu’il s’agit de Dieu, c’est être sublime, que