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plus favorable à cette religion, à laquelle il avoit consacré ses travaux & ses biens.

Si donc je prétendois, que notre ignorance sur la nature particulière des objets de nos sensations, pût infirmer le témoignage rendu aux faits miraculeux ; il faudroit nécessairement me résoudre à douter de tous les faits de la physique, de l’histoire naturelle, & en général, de tous les faits historiques. Un pirrhonisme si universel seroit-il bien conforme à la raison ? Je devrois dire seulement, au sens commun.

Je ne dirai rien des illusions des sens ; parce que j’ai supposé, que les faits miraculeux étoient palpables, nombreux, divers ; tels, en un mot, que leur certitude ne pouvoit être douteuse. Il seroit d’ailleurs fort peu raisonnable, que j’argumentasse des illusions des sens, lors qu’il s’agit de faits, qui ont pu être éxaminés par plusieurs sens, & que je suppose l’avoir été en effet.

Mais ; n’ai-je point trop donné au témoignage ?