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réalité des objets de nos sensations, sur les illusions des sens, sur l’éxistence des corps. Ces subtilités métaphysiques n’entreroient pas essentiellement dans l’examen de mon sujet.

Je n’ai point refusé de les discuter dans plusieurs de mes écrits précédens, & j’ai dit là-dessus tout ce que la meilleure philosophie m’avoit enseigné.

Je sçais aussi bien que personne, que les objets de nos sensations ne sçauroient être en eux-mêmes ce qu’ils nous paroîssent être.

Je vois des objets que je nomme matériels : je déduis des propriétés essentielles de ces objets, la notion générale de la matiére.

« Je n’affirmerai pas, disois-je dans la préface de mon essai analytique, que les attributs, par lesquels la matière m’est connuë, soient en effet ce qu’ils me paroissent être. C’est mon ame qui les apperçoit : ils ont donc du rapport avec la manière dont mon ame apperçoit : ils peuvent donc n’être pas précisément ce qu’ils me paroissent être. Mais ; assurément, ce qu’ils me paroissent être, résulte nécessairement de ce qu’ils sont en