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eussent vécu familiérement pendant plusieurs années : si cet homme avoit été condamné à mort par un jugement souverain : s’il avoit expiré en public par un supplice très douloureux : si ce supplice avoit laissé sur son corps des cicatrices : si après sa résurrection cet homme s’étoit montré plusieurs fois à ces mêmes témoins : s’ils avoient conversé & mangé plus d’une fois avec lui : s’ils avoient reconnu ou visité ses cicatrices : si enfin ils avoient fortement douté de cette résurrection : s’ils ne s’étoient rendus qu’aux témoignages réïtérés & réünis de leurs yeux, de leurs oreilles, de leur toucher : si, dis-je, tous ces faits étoient supposés vrais, je n’imaginerois point comment les témoins auroient pu être trompés.

Mais ; si encore les miracles attestés formoient, comme je le disois, une chaîne continue, dont tous les anneaux fussent étroitement liés les uns aux autres ; si ces miracles composoient, pour ainsi dire, un discours suivi, dont toutes les parties fussent dépendantes les unes des autres, & s’étayassent les unes les autres ; si le don de parler des langues étrangères supposoit nécessairement la