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c’est que je ne découvre aucune contradiction entre cette modification & ce que je nomme l’essence du corps : c’est que loin de découvrir aucune raison suffisante pourquoi un tel témoin me tromperoit, je découvre, au contraire, divers motifs très puissans qui pourroient l’engager à taire le fait, si l’amour de la vérité n’étoit chés lui prédominant.

Et si plusieurs témoins de cet ordre, concourent à attester le même fait miraculeux ; s’ils persévèrent constamment dans leurs dépositions ; si en y persévérant, ils s’exposent évidemment aux plus grandes calamités & à la mort même ; je dirois, que l’imposture de pareils témoins seroit une violation de l’ordre moral, que je ne pourrois présumer sans choquer les notions du sens-commun.

Il me semble que je choquerois encore ces notions, si je présumois, que ces témoins se sont eux-mêmes trompés : car j’ai supposé qu’ils attestoient un fait très-palpable, dont les sens pouvoient aussi bien juger que de tout autre fait ; un fait enfin, dont les témoins étoient fortement intéressés à s’assurer.