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Je vois évidemment, qu’il ne faut que des sens pour s’assurer si un certain homme est vivant ; s’il est tombé malade ; si sa maladie augmente ; s’il se meurt ; s’il est mort ; s’il rend une odeur cadavéreuse.

Je vois encore, qu’il ne faut non plus que des sens, pour s’assurer si cet homme, qui étoit mort, est ressuscité ; s’il marche, parle, mange, boit, etc.

Tous ces faits si sensibles, si palpables, peuvent donc être aussi bien l’objet du témoignage, que tout autre fait de physique ou d’histoire.

Si donc les témoins dont je parle, se bornent à m’attester ces faits, je ne pourrai rejetter leurs dépositions, sans choquer les règles du témoignage, que j’ai moi-même posées, & que la plus saine logique prescrit.

Mais ; si ces témoins ne se bornoient point à m’attester simplement ces faits ; s’ils prétendoient m’attester encore la manière secrete dont le miracle a été opéré ; s’ils m’assuroient qu’il a dépendu d’une prédétermination physique ; leur témoignage sur ce point de cosmologie me paroîtroit perdre beaucoup de sa force.