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une constance héroïque dans leur témoignage, & l’avoient même scellé de leur sang ; il me paroîtroit que ce témoignage auroit toute la force dont un témoignage humain peut être susceptible.

Si donc les témoins que l’envoyé auroit choisi, réünissoient dans leur personne tant de conditions ordinaires & extraordinaires, il me sembleroit, que je ne pourrois rejetter leurs dépositions, sans choquer la raison.

Ici je me demande à moi-même, si un témoignage humain, quelque certain & quelque parfait que je veuille le supposer, suffit pour établir la certitude ou au moins la probabilité de faits qui choquent eux-mêmes les loix ordinaires de la nature ?

J’apperçois au premier coup d’œil, qu’un fait, que je nomme miraculeux, n’en est pas moins un fait sensible, palpable. Je reconnois même qu’il étoit dans l’ordre de la sagesse, qu’il fût très sensible, très palpable. Un pareil fait étoit donc du ressort des sens : il pouvoit donc être l’objet du témoignage.