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corps : le mathématicien élève sur ces loix des théories qui embrassent depuis les molécules de l’air ou de la lumière, jusqu’à Saturne & ses lunes. Mais, ni le physicien ni le mathématicien ne sçavent le moins du monde ce que le mouvement est en soi.

Il n’est pas douteux, que le magnétisme, l’électricité, la chaleur ne tiennent à des fluides très subtils : une foule de faits nous assurent de l’éxistence de ces fluides, & nous en découvrent les loix : une multitude d’expériences nous en manifestent les opérations & les jeux divers : & pourtant que connoissons-nous de la nature intime de ces fluides ? Rien du tout.

Nous sçavons que les corps sont formés d’élémens ou de particules primitives : nous sçavons encore qu’il est différens ordres d’élémens : nous sçavons enfin, au moins par le raisonnement, que de la nature, de l’arrangement ou de la combinaison des élémens, résultent les divers composés, dont les nomenclatures nous donnent le fastueux catalogue : mais ; que connoissons-nous de la nature intime des élémens, de leur arrangement ou de leurs combinaisons ?

Rien du tout.