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un certain lieu, ont pu l’être par ceux qui éxistoient dans ce tems & dans ce lieu.

Il faut bien que j’admette encore, qu’elles l’ont été en effet, si ces choses étoient de nature à intéresser beaucoup ceux qui en étoient les spectateurs : car je dois raisonnablement supposer, que des êtres, qui me sont semblables, se sont conduits dans certaines circonstances importantes, comme j’aurois fait moi-même, si j’avois été placé dans les mêmes circonstances, & qu’ils se sont déterminés par les mêmes motifs, qui m’auroient déterminé en cas pareil.

Je choquerois, ce me semble, les règles les plus sûres de l’analogie si je jugeois autrement. Remarqués, que je ne parle ici que de choses qui n’éxigent pour être bien connuës que des yeux, des oreilles & un jugement sain.

Parce que le témoignage est fondé sur l’analogie, il ne peut me donner comme elle qu’une certitude morale. Il ne peut y avoir d’enchaînement nécessaire entre la manière dont j’aurois été affecté ou dont j’aurois agi en telles