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et qui se sont passées longtems avant moi ou dans des lieux fort éloignés.

L’intention de l’auteur de mon être, est donc que je m’en rapporte sur ces choses à la déposition de ceux qui en ont été les témoins, & qui m’ont transmis leur témoignage de vive-voix ou par écrit.

Ma conduite à l’égard de ces choses, repose sur une considération qui me semble très raisonnable : c’est que je dois supposer dans mes semblables les mêmes facultés essentielles que je découvre chés moi. Cette supposition est, à la vérité, purement analogique ; mais, il m’est facile de m’assurer, que l’analogie a ici la même force que dans tous les cas qui sont du ressort de l’expérience la plus commune & la plus constante. Est-il besoin que j’examine à fond mes semblables pour être certain qu’ils ont tous les mêmes sens & les mêmes facultés que je posséde ?

Je tire donc de ceci une conséquence que je juge très légitime : c’est que ces choses que j’aurois vuës, ouïes, palpées, éxaminées si j’avois été placé dans un certain tems & dans