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Et comme le but de ce langage de signes étoit de confirmer à la raison la vérité de ces grands principes qu’elle s’étoit déjà formé sur les devoirs & sur la destination future de l’homme ; l’interprête de ce langage a dû annoncer au genre-humain une doctrine qui fût précisément conforme à ces principes les plus épurés & les plus nobles de la raison, & donner dans sa personne le modèle le plus accompli de la perfection humaine.

D’un autre côté, si la mission de l’envoyé avoit été bornée à annoncer au genre-humain cette doctrine sublime ; si en même tems qu’il l’annonçoit, le maître de la nature n’avoit point parlé aux sens ce langage nouveau si propre à les frapper ; il est de la plus grande évidence, que la doctrine n’auroit pu accroître assés par elle-même la probabilité de cet état futur qu’il s’agissoit de confirmer aux hommes. C’est qu’on ne sçauroit dire précisément ce que la raison humaine peut ou ne peut pas en matière de doctrine ; comme on peut dire ce que le cours ordinaire de la nature peut ou ne peut pas rélativement à certains faits palpables, nombreux, divers.

Le 16 janvier 1769.

PARTIE 18