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des choses a reçu l’être. Les choses successives soit ordinaires, soit extraordinaires prééxistoient donc dès le commencement à leur apparition, & toutes celles qui apparoîtront dans toute la durée des siécles & dans l’éternité même, éxistent déjà dans cette prédétermination universelle qui embrasse le tems et l’éternité.

Mais ; ce seroit en vain que la souveraine sagesse auroit prédéterminé physiquement des événemens extraordinaires destinés à donner à l’homme de plus fortes preuves de cet état futur, le plus cher objet de ses désirs ; si cette sagesse n’avoit, en même tems, prédéterminé la venuë d’un personnage extraordinaire, instruit par elle-même du secret de ses vuës, & dont les actions & les discours correspondissent éxactement à la prédétermination dont les miracles devoient sortir.

Il ne faut que du bon-sens pour appercevoir qu’un miracle, qui seroit absolument isolé, ou qui ne seroit accompagné d’aucune circonstance rélative propre à en déterminer le but, ne pourroit être pour l’homme raisonnable une preuve de sa destination future.