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Et si parmi les événemens miraculeux qui s’offriroient à ma méditation, il en étoit, où je n’entrevisse aucune cause physique capable de les produire ; je me garderois bien de prononcer sur l’impossibilité absolue d’une prédétermination correspondante à ces événemens. Je n’oublierois point que je suis un être dont toutes les facultés sont extrêmement bornées, & que la nature ne m’est tant soit peu connuë que par quelques effets. Je songerois en même temps, à d’autres événemens de même genre où j’entrevois des causes physiques préordonnées capables de les opérer.

Quand je cherche à me faire les plus hautes idées du grand auteur de l’univers, je ne conçois rien de plus sublime & de plus digne de cet être adorable, que de penser qu’il a tout préordonné par un acte unique de sa volonté, & qu’il n’est proprement qu’un seul miracle, qui a enveloppé la suite immense des choses ordinaires : & la suite beaucoup moins nombreuse des choses extraordinaires : ce grand miracle, ce miracle incompréhensible peut-être pour toutes les intelligences finies, est celui de la création. Dieu a voulu, & l’universalité