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Mais ; parce que les loix de la nature ont toujours pour premier fondement les propriétés essentielles des corps, & que si l’essence des choses changeoit, les choses seroient détruites ; je suis obligé de supposer comme certain, qu’il n’y a rien dans le second systême qui choque les propriétés essentielles des corps. & ce que je dis ici des corps doit s’entendre encore des ames qui leur sont unies. J’ai appris d’une philosophie sublime, que les essences des choses sont immuables & indépendantes de la volonté créatrice.

Ce ne sont donc que les modes ou les qualités variables des corps & des ames qui ont pu entrer dans la composition du systême dont je parle, & produire cette combinaison particulière de choses, d’où peuvent naître les événemens miraculeux.

Par éxemple ; je conçois facilement, qu’en vertu d’une certaine prédétermination physique, la densité de tel ou de tel corps a pu augmenter ou diminuer prodigieusement dans un