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événemens extraordinaires, que je nomme des miracles. Je commence ainsi à comprendre, que la sphère des loix de la nature peut s’étendre beaucoup plus loin qu’on ne l’imagine.

Je vois assés clairement, que ce qu’on prend communément pour une suspension de ces loix, pourroit n’être qu’une dispensation ou une direction particuliére de ces mêmes loix.

Ceci est d’une vraisemblance qui me frappe.

Je pense & je parle à l’aide des mots dont je revêts mes idées. Ces mots sont des signes purement matériels. Ils sont attachés au jeu de certaines fibres de mon cerveau. Ces fibres ne peuvent être ébranlées que mon ame n’aît aussi-tôt les perceptions de ces mots, & par eux les idées qu’ils représentent.

Voilà les loix de la nature rélatives à mon être particulier. Il me seroit impossible de former aucune notion générale sans le secours de quelques signes d’institution : il n’y a que ceux qui n’ont jamais médité sur l’oeconomie de l’homme, qui puissent douter de cette vérité psychologique.