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de sa puissance. Mais ; il pourroit aussi avoir établi, dès le commencement, dans un certain cerveau, une telle préorganisation que ce cerveau se trouveroit, dans un tems prédéterminé, monté à peu près comme celui du sçavant, & capable des mêmes opérations & d’opérations plus étonnantes encore.

Supposons donc, que Dieu eût créé, au commencement, un certain nombre de germes humains, dont-il eut préorganisé les cerveaux de manière, qu’à un certain jour marqué, ils devoient fournir à l’ame l’assortiment complet des mots d’une multitude de langues diverses ; les hommes auxquels de pareils cerveaux auront appartenus, se seront trouvés ainsi transformés, presque tout d’un coup, en polyglottes vivantes.

Je prie ceux de mes lecteurs qui ne comprendront pas bien ceci, de relire attentivement les articles XIV, XV, XVI, XVII, XVIII, de mon analyse abrégée, & les endroits rélatifs de l’essai analytique. Les idées que je présente dans cette palingénésie, sont si éloignées de celles qu’on s’étoit faites jusqu’ici sur les sujets qui m’occupent, que je ne puis