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volonté, les fibres de tel ou de tel cerveau, de maniére qu’elles traceront, à point nommé, à l’ame une suite déterminée d’idées ou de mots, & une telle combinaison des unes & des autres, que cette combinaison représentera plus ou moins figurément une suite d’événemens cachés encore dans l’abime de l’avenir ?

Ce que l’on conçoit si clairement que Dieu pourroit éxécuter par son action immédiate sur un cerveau particulier, n’auroit-il pu le prédéterminer dès le commencement ? Ne conçoit-on pas à peu près aussi clairement, que Dieu a pu préordonner dans tel ou tel cerveau, & hors de ce cerveau, des causes purement physiques, qui déployant leur action dans un tems marqué par la sagesse, produiront précisément les mêmes effets, que produiroit l’action immédiate du premier moteur ?

C’étoit ce que j’avois voulu donner à entendre en terminant ce paragraphe 676 de mon essai analytique, auquel je viens de renvoyer : mais, je doute qu’on ait fait attention à cet endroit de l’ouvrage. « Si les visions prophêtiques,