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être extrêmement borné, je ne laisse pas d’entrevoir ici la possibilité d’une préordination rélative à ce que je nomme des miracles.

Des méditations assés profondes sur les facultés de mon ame, m’ont convaincu, que l’éxercice de toutes ces facultés dépend plus ou moins de l’état & du jeu des organes. Il est même peu de vérités qui soient plus généralement reconnues. J’ai assés prouvé, que les perceptions, l’attention, l’imagination, la mémoire, etc. Tiennent essentiellement aux mouvemens des fibres sensibles, & aux déterminations particulières que l’action des objets leur imprime, qu’elles conservent pendant un tems plus ou moins long, & en vertu desquelles ces fibres peuvent retracer à l’ame les idées ou les images des objets.

C’est une loi fondamentale de l’union de l’ame & du corps, que lorsque certaines fibres sensibles sont ébranlées, l’ame éprouve certaines sensations : rien au monde n’est plus